"le climat change ? mais il a toujours changé !"
"le co2 ? ce n'est pas un poison !"
"les ours polaires ? ils prospèrent sur la banquise !"
"prévoir le climat ? mais on n'est même pas capable de prévoir la météo de la semaine prochaine !"
"de toutes façons, l'être humain s'est toujours adapté et s'adaptera encore !"
Qui n'a jamais entendu ou lu ces idées reçues ?
Alors que la réalité du changement climatique devient de plus en plus tangible, alors que pour les climatologues, la responsabilité humaine ne fait plus aucun doute, les climatosceptiques s'engouffrent dans la moindre formulation imprécise ou la moindre contradiction apparente et continuent à faire circuler des informations erronées, relayées jusqu'à plus soif sur les réseaux sociaux.
Acteur majeur de la recherche sur le climat en France, le CNRS considère que lutter contre cette désinformation fait partie de ses missions. Il a choisi de travailler avec le bloggeur BonPote et la graphiste Claire Marc pour offrir au lecteur cette bande dessinée, qui permet d'aborder simplement des concepts qui le sont moins.
Sous l'apparente légèreté du graphisme, cet ouvrage couvre des enjeux fondamentaux, et rend compte de ce que l'on sait vraiment sur le changement climatique, ainsi que de la façon dont ce savoir est construit. C'est ce qui fait la force de cet ouvrage.
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Depuis près d'un quart de siècle, une guerre entre les États-Unis et la Chine est annoncée et redoutée. Elle paraît moins improbable désormais, alors que les rivalités ne cessent de s'exacerber.
Historien des relations internationales, Pierre Grosser revient sur les rapports qu'ont entretenus les deux pays sur le temps long. Très tendues durant les premières décennies de la guerre froide, qui fut chaude en Asie, ces relations semblaient être durablement sur les rails de la coopération après la normalisation des années 1970. Mais les divergences de vue d'un côté et de l'autre du Pacifique n'ont fait qu'entretenir les tensions, jusqu'à la confrontation actuelle.
En mobilisant les riches débats sur les causes et le déclenchement des conflits du XXe siècle, il liste les éléments qui pourraient mener les États-Unis et la Chine à entrer en guerre (en critiquant notamment la notion de " piège de Thucydide ", régulièrement mobilisée pour souligner le caractère inévitable d'un affrontement entre les deux puissances), mais aussi ce qui pourrait empêcher qu'elle ait lieu.
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En lançant son " Opération spéciale " le 24 février 2022, Vladimir Poutine, qui la veille ou presque jurait sur l'honneur n'avoir aucune intention belliqueuse, espérait voir l'Ukraine capituler en quelques jours, les démocraties occidentales reculer une nouvelle fois et son projet d'une nouvelle " Grande Russie " prendre corps. Quelques semaines ont suffi à mettre en lumière ses multiples erreurs.
Passée la sidération entretenue par un flot continu d'informations, cette guerre entre démocratie et anti-démocratie permet de tirer des enseignements sur l'une comme sur l'autre. Elle vient clore l'ère ouverte avec la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique, marquée par l'aveuglement et les errements de démocraties libérales qui se sont crues d'abord triomphantes, puis fragiles et fatiguées – au point de capituler devant l'affirmation d'un pouvoir hostile suscitant en leur sein quelque fascination. Elle vient tout autant révéler les insuffisances et la perte de prise avec la réalité du pouvoir poutinien marqué par l'
hubris d'un homme en décalage avec son ex-Empire, voire avec sa propre société.
Les démocraties des années 2020 n'auront d'autre choix que de s'armer face aux anti-démocraties, la chose est désormais entendue. Mais leur véritable puissance ne peut venir que d'une confiance renouvelée en leur propre modèle politique, susceptible d'ouvrir une voie d'avenir aux populations qui se débattent aujourd'hui sous la tyrannie.
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Les séries télévisées, comme toute " culture populaire ", transforment la définition de l'art : d'objet de distinction, il se fait œuvre d'éducation morale et politique. En mettant en avant des questions politiques, et en y apportant des réponses radicales, elles éveillent les sensibilités sur des enjeux contemporains majeurs.
Menace terroriste et espionnage (Homeland, The Americans, Le Bureau des légendes), ambition personnelle des dirigeants (Game of Thrones, Baron Noir), éthique du capitalisme néolibéral (The Good Place), féminisme et intersectionnalité (Orange is the New Black, I May Destroy You, Killing Eve), conflit israélo-palestinien (Fauda, Our Boys), racisme et antisémitisme (Lupin, Watchmen, The Plot Against America), impact de la fiction sur la réalité géopolitique (Serviteur du peuple), fatalité des inégalités sociales (The Wire, Engrenages), menace apocalyptique (The Walking Dead), dérives des nouvelles technologies (Black Mirror), violence du système carcéral (Orange is the New Black) : sur tous ces éléments, les séries fournissent des référents culturels communs forts, qui peuplent conversations ordinaires et débats politiques. Leur impact sur les régimes démocratiques, conçus comme espaces de délibération, de contestation et de transformation sociale, est majeur.
Un décryptage d'une vingtaine de séries pour en souligner la puissance éthique et politique.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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En août 1940, le maréchal Pétain, chef de l'État français, décide de rassembler les anciens combattants dans une organisation unique, afin de relayer sa politique dans tout le pays. Avec plus d'un million d'adhérents, la Légion française des combattants s'impose comme le seul mouvement de masse du régime de Vichy.
La propagande pétainiste présente ces légionnaires comme les symboles de la popularité du chef de l'État, mais la réalité est plus complexe. De fait, les anciens combattants étaient déjà répartis dans l'entre-deux-guerres dans des associations très actives dont la Légion prend, à bien des égards, la suite.
Au plus près de ses membres et de leurs activités concrètes, Anne-Sophie Anglaret retrace la naissance, l'action et le déclin des sections de la Légion et montre la force des sociabilités locales par-delà le changement de régime. Elle met aussi en lumière la grande porosité idéologique entre les principes de la révolution nationale et les associations conservatrices d'avant-guerre.
Elle permet ainsi de mieux comprendre ce qu'a été la Légion et, partant, ce qu'a été Vichy : non pas une parenthèse, mais l'adaptation d'une tendance de fond à un contexte exceptionnel.
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Le 11 septembre 2012, 255 ouvriers et ouvrières des Ali Enterprises, fabriquant des jeans pour le compte du groupe allemand KiK, périssent dans l'incendie de leur usine à Karachi. Accident ou attentat ? La tragédie suscite des interprétations contradictoires. Faut-il incriminer les logiques prédatrices de la fast-fashion ou les méthodes mafieuses des partis politiques qui ont mis la ville en coupe réglée ?
Partant de la controverse née de la catastrophe, cette enquête nous plonge dans les zones d'ombre de la mondialisation. Explorant les méandres de la capitale industrielle pakistanaise, elle montre comment l'économie manufacturière fait de l'ordre avec du désordre, du profit avec des conflits – au détriment des travailleurs.
À Karachi comme ailleurs, voyous, miliciens ou ex-militaires s'avèrent de redoutables relais de la domination patronale. La comparaison avec l'Europe, les États-Unis et l'Amérique latine confirme la place centrale de ces marchands de force dans la dynamique du capitalisme. Troupes de choc des luttes antisyndicales, ils participent désormais à la casse de l'État social.
Un ouvrage qui lève le voile sur l'envers de la production de nos biens de consommation quotidienne.
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1871. L'Algérie sous séquestre
Une coupe dans le corps social (XIX e-XX e siècle)
Algérie, 1871 : la plus importante insurrection avant la guerre d'indépendance est menée contre les forces coloniales françaises. Dans son sillage, environ 900 000 Algériens, plus du quart de la population totale, se voient infliger un séquestre sur leurs terres, maisons ou plantations. Cette mesure punitive du gouvernement français est exceptionnelle par son ampleur comme par la place qu'elle occupe au xixe siècle dans le monde. Si elle ne débouche pas toujours sur la confiscation définitive des biens, leur restitution (payante) est généralement conditionnée. Tout dépend de la responsabilité attribuée à titre individuel ou collectif dans la révolte, de l'inventaire et de l'estimation des droits de chacun, de l'emplacement des terres qui intéressent ou non la colonisation.
Les archives du séquestre permettent une plongée dans le corps social que Didier Guignard entreprend à l'échelle du bassin versant de l'oued Isser, en Kabylie occidentale. Il y révèle la nature et l'étroitesse des liens entre les habitants, leurs formes d'adaptation au milieu et les bouleversements endurés. À partir d'une enquête de terrain, il fait remonter ses observations aux années 1840 puis les poursuit jusqu'aux années 1930, pour mieux nous faire comprendre les ressorts d'une société rurale entrée en révolte et l'évolution contrastée d'un lourd héritage.
Si le séquestre des années 1870, moment phare de la colonisation française en Algérie, a déjà retenu l'attention des historiens, cette approche comparative et au plus près de la société rurale, qui emprunte autant à la géographie qu'à l'anthropologie, est inédite.
Préface de Neil MacMaster
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Les relations internationales ont connu un tournant ces deux dernières décennies : celui d'un décentrement, et de la fin d'une lecture majoritairement transatlantique de l'ordre mondial. Cette anthologie entend contribuer à cet effort, en tâchant non plus seulement d'envisager l'altérité, mais surtout de penser avec elle. Elle met en évidence une diversité de conceptions de la paix, de la sécurité et des conditions de leur mise en œuvre.
Les extraits des textes et sources orales retranscrits ici (dont certains sont traduits pour la première fois en français) nous viennent de la zone saharo-sahélienne, de Chine, du Japon, de Madagascar, de Mongolie, de Russie, mais aussi des mondes berbère, juif, maya, malais, persan ou encore du sous-continent indien et de Mésoamérique. Les commentaires qui les accompagnent mettent en évidence chacun des contextes historiques et socio-politiques d'élaboration de ces sources, tout comme les éventuelles controverses suscitées par leur authenticité, les enjeux de traduction ou encore les usages politiques dont elles ont pu faire l'objet. Leurs mobilisations contemporaines sont également analysées, et mises en dialogue avec les approches conventionnelles de la paix et de la sécurité en relations internationales.
Un ouvrage pour tous les enseignants, étudiants et curieux, désireux de développer une approche globale de la science politique et des relations internationales.
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Tout au long du XXe siècle, les enfants ont été victimes des guerres et des génocides. Perdus lors d'une évacuation ou de déplacements forcés, restés seuls après la mort de leurs parents, arrachés à leurs proches dans le processus génocidaire, beaucoup ont vécu la séparation, brutale et souvent définitive, d'avec leur famille.
Les millions d'orphelins de la Grande Guerre, puis l'innombrable cohorte d'enfants abandonnés, déplacés et réfugiés, errant dans l'Europe de la Seconde Guerre mondiale, ont tour à tour conduit, non sans controverses et difficultés, à l'invention de nouvelles formes de prise en charge associative, étatique ou internationale.
À travers cette figure du " sans famille ", ce livre propose une exploration des conflits à hauteur d'enfant. " Sans famille " ne signifie pas nécessairement " sans personne ", et les auteurs et autrices étudient également le rôle des fratries, des parents de substitution, des services sociaux ou des groupes de pairs, qui, à des degrés divers, peuvent prétendre recréer un foyer. Ils interrogent plus largement ces expériences enfantines, depuis le temps de la séparation jusqu'aux traces, parfois traumatiques, laissées par ces événements.
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Russes et Ukrainiens, les frères inégaux
Du Moyen Âge à nos jours
Depuis l'annexion de la Crimée et le déclenchement du conflit du Donbass en 2014, l'Ukraine a été constamment confrontée à diverses formes de pression militaire de la Russie. L'invasion de 2022 témoigne de la volonté obstinée du régime de Poutine de mettre sous tutelle son voisin occidental, voire d'anéantir l'État ukrainien. La guerre, justifiée à Moscou par des nécessités soi-disant historiques, s'appuie sur une vision impériale selon laquelle le destin de la Russie serait de contrôler les territoires qui l'entourent.
Un détour par l'histoire s'impose pour mettre à nu cet édifice idéologique. Grand spécialiste des empires à l'est de l'Europe,
Andreas Kappeler analyse ici avec finesse l'évolution des rapports
entre l'Ukraine et la Russie depuis le Moyen Âge. Il nous montre pourquoi l'unité prétendue naturelle des peuples ukrainien et russe est un mythe. Si les deux peuples se disputent encore l'héritage du " berceau commun " de la Rous' de Kyiv, leurs trajectoires diffèrent à partir du xiiie siècle. Il est essentiel de revenir sur les interactions, les rencontres entre ces " frères inégaux ", mais aussi sur les processus de distanciation et de construction des identités nationales, ainsi que sur les cultures mémorielles et usages politiques différenciés de l'histoire.
Une remise en perspective, sur le temps long, de la première guerre européenne du XXIe siècle.
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Les cartes électorales de l'Ukraine et de la Pologne de ces dernières décennies ont souvent donné à voir le dessin des empires passés qui s'étaient partagé ces territoires. Les frontières fantômes sont ces traces laissées par des entités politiques défuntes dans les pratiques sociales contemporaines. Comment et pourquoi des limites territoriales, qui n'ont plus de réalité politique, peuvent-elle réapparaître après plusieurs générations ? Pourquoi semblent-elles s'être imprimées dans l'esprit des gens ?
C'est à partir de terrains menés en Europe centrale et orientale, et notamment en Roumanie, que Béatrice von Hirschhausen tente de comprendre ce phénomène fascinant. Sillonnée d'anciennes frontières d'empires, la région permet d'observer certains de leurs fantômes. Elle offre un véritable laboratoire pour étudier la production des espaces : entre histoire et culture, entre routines et imaginaires. Cette analyse géographique de l'action individuelle comme des attitudes collectives, montre comment les sociétés se pensent à partir de l'espace. Elle permet d'expliquer des comportements non par un " nous " identitaire ou par des mentalités mais par des conventions locales plus ou moins stables : " ici, on fait comme ça ".
Une réflexion neuve sur les différences culturelles.
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Considéré comme un des grands anthropologues français du XXe siècle, Philippe Descola réalise son premier terrain en Amazonie. En ethnographe, il vit des années durant au sein de la tribu des Jivaros Achuar, et observe les relations que ces Amérindiens entretiennent avec les êtres de la nature. En ethnologue, il montre que l'opposition traditionnellement établie en Occident entre nature et culture ne se vérifie pas chez les Achuar, qui attribuent des caractéristiques humaines à la nature. En anthropologue enfin, il définit quatre modes de rapport au monde que sont le totémisme, l'animisme, le naturalisme et l'analogisme permettant de rendre compte des relations de l'homme à son environnement.
En un texte clair et didactique, Philippe Descola nous restitue les grandes étapes de son parcours et nous introduit de manière vivante à la pratique de l'anthropologie et à une " écologie des relations ".
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" Dieu a donné à la France l'empire des mers " : Richelieu fondait cette conviction sur un royaume ouvert sur trois mers (Manche, Méditerranée et mer du Nord), un océan (l'Atlantique), et des peuples marins aussi audacieux qu'expérimentés – Bretons, Normands, Basques ou Provençaux.
Comment expliquer alors que notre pays, aussi richement pourvu d'atouts, n'ait saisi qu'en partie le destin maritime qui s'offrait à lui ? L'aventure du grand large a longtemps été en butte à la préférence continentale : les Normands sillonnaient les côtes du Brésil quand les guerres d'Italie occupaient nos souverains, Louis XIV laissa passer sa chance de maîtriser les mers pour mieux se consacrer à sa gloire terrestre et Louis XV négligea un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais. Napoléon III relança certes une ambition maritime mais la perte de l'Alsace-Lorraine conduisit la France à se tourner de nouveau vers le continent.
De Philippe Auguste à Charles de Gaulle, des tentatives d'implantation en Floride à la conquête de la Louisiane, du premier arsenal de Rouen à Port 2000 au Havre, de la bataille de l'Écluse à celle de Guetaria, des Bretons sillonnant le Pacifique aux porte-conteneurs de la CMA-CGM, des premiers bâtiments à vapeur aux sous-marins nucléaires, cet atlas déploie la grande épopée de la France des mers et de ses marins.
Grand Prix Jules Verne 2017
de l'Académie littéraire de Bretagne et Pays de Loire
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La première révolution quantique qui naît notamment sous l'impulsion d'Einstein au début du XXe siècle, bouleverse notre vision du monde, fait émerger des concepts surprenants comme la dualité onde-particule, et conduit à des inventions majeures : le transistor, le laser, les circuits intégrés des ordinateurs.
Moins connu est le développement d'une deuxième révolution quantique initiée en 1935 par le débat entre Albert Einstein et Niels Bohr, et rendue possible à partir de la fin des années 1960 par l'expérimentation sur des particules individuelles. Cette révolution, qui se déroule encore sous nos yeux, repose sur la notion étrange de particules intriquées qui se comportent de manière extraordinairement similaire même lorsqu'elles sont éloignées. Cette notion a été vérifiée en particulier dans les expériences d'Alain Aspect au début des années 1980 et connaît déjà des applications concrètes, notamment en matière de cryptographie. Elle pourrait déboucher à terme sur des technologies nouvelles comme l'informatique quantique.
Tourné vers une physique d'avenir, cet ouvrage raconte une magnifi que histoire de science, dans laquelle l'expérimentation a permis de trancher des débats philosophiques.
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François Hartog, À la rencontre de Chronos
Comment les aventures du capitaine Cook à Hawaï peuvent-elles permettre d'appréhender à nouveaux frais la figure d'Ulysse et la place du passé dans l'Odyssée ? En quoi le Berlin d'après la chute du Mur, patchwork des expériences modernes du temps, a-t-il pu contribuer à la conceptualisation de la notion de " régime d'historicité " ?
Tout en retraçant son parcours entre littérature, anthropologie et histoire, ainsi que les étapes de son questionnement sur les manières d'articuler passé, présent et futur – de l'Antiquité au présentisme contemporain, en passant par le règne du temps chrétien en Occident –, François Hartog met en lumière les défis inédits mis en jeu par le basculement dans une nouvelle époque du temps.
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Bitcoin
La monnaie acéphale
Si la monnaie Bitcoin, créée en 2009, reste aujourd'hui encore largement décriée, elle est aussi considérée par un nombre croissant de curieux puis d'enthousiastes comme un véritable or numérique que l'on peut échanger de pair à pair hors du réseau bancaire traditionnel.
Quelles sont les propriétés spécifiques de cet objet numérique infalsifiable ? Quelles sont les caractéristiques monétaires de ce jeton informatique " acéphale ", émis sans autorité centrale, sans banque et sans État ? Que nous dit Bitcoin des nouveaux usages économiques, de la cybercriminalité, de la société de surveillance ainsi que de l'évolution du cyberespace qu'il a lui-même tant révolutionné ?
Bitcoin accompagne à la fois Internet dans son évolution et la société dans son horizontalisation, par son architecture et son registre, la célèbre Blockchain. C'est pourquoi elle pourrait bien redéfinir en profondeur les règles de notre économie globalisée.
Une synthèse claire et accessible sur la nouvelle monnaie du troisième millénaire.
2e Édition revue et augmentée
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En Occident, les êtres humains consomment lait et fromages depuis le Néolithique. Ce régime alimentaire a entraîné des modifications génétiques dans les populations européennes dorénavant capables de digérer le lactose. Mais les difficultés de conservation n'ont pas permis une consommation importante de lait, de beurre, de fromage ou de crème avant le XXe siècle, si bien que durant l'Ancien Régime, leur production demeure artisanale et la consommation locale.
Cet ouvrage propose une analyse des techniques laitières, beurrières et fromagères traditionnelles au sein des principaux systèmes agraires d'Europe de l'Ouest, pour comprendre leur place dans l'histoire de l'agriculture et de l'alimentation. Des caves à fromages médiévales à la production de lait dédiée aux chocolatiers au début du XXe siècle, la fabrique du lait est ici étudiée sur le temps long, jusqu'au moment où les transformations scientifiques et industrielles entraînent une reconfiguration totale des modes de production.
À partir de l'exemple du lait, ce livre offre un observatoire des mutations des mondes ruraux et des pratiques agricoles en Europe occidentale.
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Lectures mimétiques, militantes, vociférantes, académiques, exotiques ou déviantes (occultes, magiques, ésotériques, ethnopoétiques, marxistes, révolutionnaires...) : pendant près de sept décennies, témoins, disciples, critiques puis exégètes d'Antonin Artaud ont multiplié les gloses sur son œuvre.
Rendre compte de cette diversité est sans doute une tâche déraisonnable. Dire d'Artaud qu'il défie les essais d'interprétation est un aimable euphémisme. Hors norme, la force explosive de ses écrits inquiète la notion même de commentaire qui, les approchant, avoue sa futilité.
Pourtant, au fil du temps les propos les plus variés se sont succédé, construisant peu à peu ce que l'on appelle ici le roman critique d'Artaud le Mômo. C'est aux récits qui le construisent, au crédit qu'ils revendiquent, à la valeur qu'on leur accorde, que nous nous attachons, faisant place non seulement aux mises en mots reconnues et validées, mais aussi à celles qui ont été évincées, dénigrées, refusées. Les exclus rejoignent en ces pages les inclus.
Outre donc ses contemporains (Adamov, Bataille, Blanchot, Barrault ou Vilar), ce sont entre autres les brechtiens Dort et Barthes, les dramaturges Arrabal, Ionesco, Vauthier et Vinaver, le lettriste Isou, l'ultra-lettriste Dufrêne, le poète sonore Heidsieck, les situationnistes Debord et Vaneigem, le telquelien Sollers, les poètes Prigent et Verheggen, les philosophes Deleuze et Guattari, Foucault et Derrida, ou encore le pataphysicien Baudrillard préférant Jarry au Mômo, qui forment la matière de ce roman. On le verra, depuis soixante-dix ans, Artaud est tout à la fois l'objet de détournements simplistes, de captations audacieuses, d'expérimentations théoriques brillantes, de proses attentives, d'allégeances verbeuses...
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Le
Dictionnaire de Trévoux est peu connu, alors qu'il joua un rôle remarquable dans la diffusion des savoirs au XVIIIe siècle, au point d'avoir été une des sources de l'
Encyclopédie.
Paru en 1704 sur les presses de Trévoux, ce dictionnaire, qui eut de multiples éditions et augmentations jusqu'en 1771, fut d'abord une contrefaçon jésuite du premier
Dictionnaire universel. Sur fond d'affrontement militaire entre la France et les Provinces-Unies, fut alors déclenchée, entre dictionnaristes protestants et jésuites, une longue guerre multiforme : religieuse, politique, commerciale, à laquelle Pierre Bayle et Richard Simon prirent part.
Objets de rapine et de rivalités, les " dictionnaires universels ", un genre alors neuf, ne cessèrent d'être des livres de combat passionné, ce que le mot " dictionnaire " n'évoque plus aujourd'hui !
Marie Leca-Tsiomis mène l'enquête, restituant les circulations entre France, Pays-Bas et Angleterre de cette aventure d'éditions successives. On y voit se constituer peu à peu ce recueil immense de mots d'où surgissent des visions du monde aux racines mêlées, mais irréconciliables, établissant progressivement certains des fondements de ce qui sera l'
Encyclopédie.
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La barbe ne fait pas le philosophe
" Femme, être incomplet et condamné à une éternelle enfance, tu prétends t'élever à la philosophie ! Quel aveuglement est le tien ? " Les mots de Victor Cousin, personnage clé de l'institutionnalisation de la philosophie en France au XIXe siècle, donnent le ton. La IIIe République perpétue cette politique d'exclusion : tandis que la philosophie est élevée au rang de couronnement des études secondaires et de pratique culturelle républicaine par excellence, chargée de suppléer la religion dans l'organisation morale de la société, elle se trouve exclue par la loi des cours prodigués aux jeunes filles.
Qu'est-ce donc qu'être philosophe en France entre 1880 et 1949 ? C'est d'abord et avant tout porter une barbe : être un homme. Pourtant, Plutarque défiait déjà quiconque de mesurer la sagesse du penseur à la longueur de son poil... Cette situation n'est pas sans susciter des rébellions, des transgressions, parfois des travestissements – et, ainsi, des évolutions.
Mêlant combats individuels et collectifs, cette enquête novatrice révèle un pan de l'histoire des femmes aux XIXe et XXe siècles et fait ressortir une galerie de femmes philosophes qui s'affirment en dépit des obstacles : de Jenny d'Héricourt et Julie Favre jusqu'à Dina Dreyfus et Simone de Beauvoir, en passant par Jeanne Crouzet, Julie Hasdeu, Clémence Royer, Jeanne Baudry, Léontine Zanta, Alice Steriad,
Lucy Prenant, Hélène Metzger, Renée Déjean, Yvonne Picard,
Simone Weil ou Marguerite Buffard Flavien.
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Sur les rives de la Méditerranée, au Moyen Âge, l'esclavage fut un phénomène largement diffus. Il était partout, dans les villes ou bourgs ruraux, dans l'artisanat ou dans la garde des troupeaux, dans les palais patriciens comme dans les maisons plus modestes des artisans. À la suite de travaux qui ont levé le voile qui recouvrait la pratique de l'esclavage dans l'Europe chrétienne, Jean-Claude Hocquet livre ici une étude passionnante.
Restituant au plus près des sources le travail et le quotidien des esclaves, leur provenance, leur capture, les marchés et les procédures de rachat, il dresse une véritable cartographie du trafic des esclaves. D'abord cantonné aux eaux de la mer Noire et de la Méditerranée orientale, il se déplace vers les pays balkaniques et l'Afrique. Lisbonne, Lagos, Séville et Cadiz deviennent alors les principaux pourvoyeurs de l'Europe méditerranéenne en esclaves de couleur ; Gênes, Venise, Naples, Barcelone ou Valence, des cités esclavagistes de premier plan.
Jean-Claude Hocquet établit surtout que la diffusion de l'esclavage eut pour objectif essentiel de parer les revendications d'augmentation des salaires avancées par les travailleurs et non de combler le vide démographique provoqué par la Peste noire du milieu du XIVe siècle. Les religions, alors, n'ont pas été un frein à cette pratique, en terres chrétiennes comme en terres d'islam.
Une étude particulièrement fine et documentée.
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À l'origine de cet ouvrage, une étrange collection de lettres, écrites entre les années 1890 et les années 1930, et adressées au cimetière du Père-Lachaise. Elles proviennent de Paris, d'Angleterre, d'Autriche, d'Italie, d'Amérique, de Belgique... Leurs auteurs sont soldat, veilleur de nuit, berger, journaliste. Tous expliquent avoir eu vent par la presse qu'une princesse russe (dans les courriers du xixe) ou une riche héritière américaine (dans ceux reçus dans l'entre-deux guerres), décédée, avait promis sa fortune à celui qui accepterait de tenir compagnie à sa dépouille, pendant un an, dans un caveau de verre...
Et si la princesse, ou l'héritière, n'ont jamais existé, les articles de presse, eux, sont réels. Canular ou légende urbaine ? Quoiqu'il en soit, pendant un demi-siècle, l'histoire circule et renaît, preuve flagrante du pouvoir de la presse.
L'ouvrage suit le fil de ce " conte " moderne, en retrace le parcours et les métamorphoses, et s'intéresse à ce que cela dit d'un sujet rarement évoqué de manière aussi frontale : le devenir du cadavre dans les sociétés contemporaines, l'aménagement spatial et matériel que symbolise le tombeau et l'attention que nous portons aux morts. La légende du cercueil de verre est ici utilisée comme une voie d'accès à cette " boîte noire " qu'est l'imaginaire occidental contemporain de la " dernière demeure ".
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Les différentes facettes de la question environnementale constituent l'un des principaux enjeux du XXIe siècle, et interrogent à nouveau frais le rapport économique, éthique et esthétique que les êtres humains entretiennent avec la nature.
Les réflexions savantes autour de cette problématique ne sont cependant pas récentes puisqu'elles remontent à la première Révolution industrielle et aux progrès tant scientifiques que techniques qui l'ont accompagnée. Elles mobilisent plusieurs champs qui s'en revendiquent et se la disputent, au premier rang desquels la géographie et l'écologie.
Si ces deux disciplines s'intéressent à l'interface entre nature et société, elles ne la traitent pas de façon identique. En Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Russie ou au Japon, leurs penseurs n'ont jamais cessé de questionner leurs conceptions et travaux réciproques sur des bases philosophiques variées, parfois opposées.
L'analyse de cette histoire croisée depuis le début du XIXe siècle jusqu'à nos jours permet de découvrir aussi bien leur relation, souvent tumultueuse, que leur fonction sociale ou politique. Elle fait comprendre pourquoi, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, l'écologie a pris le pas sur la géographie dans l'approche environnementale, signant le triomphe du " vivant " sur le " social " ou le " spatial ".
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