Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante -; puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant -; puisque l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.
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Qui vote pour qui et pourquoi ? Comment la structure sociale des électorats des différents courants politiques en France a-t-elle évolué de 1789 à 2022 ? En s'appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques des 36 000 communes de France couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une histoire du vote et des inégalités à partir du laboratoire français.Au-delà de son intérêt historique, ce livre apporte un regard neuf sur les crises du présent et leur possible dénouement. La tripartition de la vie politique issue des élections de 2022, avec d'une part un bloc central regroupant un électorat socialement beaucoup plus favorisé que la moyenne - et réunissant d'après les sources ici rassemblées le vote le plus bourgeois de toute l'histoire de France -, et de l'autre des classes populaires urbaines et rurales divisées entre les deux autres blocs, ne peut être correctement analysée qu'en prenant le recul historique nécessaire. En particulier, ce n'est qu'en remontant à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, à une époque où l'on observait des formes similaires de tripartition avant que la bipolarisation ne l'emporte pendant la majeure partie du siècle dernier, que l'on peut comprendre les tensions à l'oeuvre aujourd'hui. La tripartition a toujours été instable alors que c'est la bipartition qui a permis le progrès économique et social. Comparer de façon minutieuse les différentes configurations permet de mieux envisager plusieurs trajectoires d'évolutions possibles pour les décennies à venir.
Une entreprise d'une ambition unique qui ouvre des perspectives nouvelles pour sortir de la crise actuelle. Toutes les données collectées au niveau des quelques 36 000 communes de France sont disponibles en ligne en accès libre sur le site unehistoireduconflitpolitique.fr, qui comprend des centaines de cartes, graphiques et tableaux interactifs auxquels le lecteur pourra se reporter afin d'approfondir ses propres analyses et hypothèses.Julia Cagé est professeure à Sciences Po Paris et lauréate du Prix du meilleur jeune économiste (2023).Thomas Piketty est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et professeur à l'École d'économie de Paris.
Ils signent ici leur premier livre en commun.
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L'impératif de dignité s'est imposé ces dernières années au coeur de nombreux mouvements (des Printemps arabes à Black Lives Matter) et débats de société (discriminations, travail, condition animale...). Mais simultanément les atteintes à la dignité se sont multipliées dans les institutions et les pratiques sociales (hôpitaux, EHPAD, prisons...). La promesse de dignité que la modernité annonçait semble ainsi avoir été trahie de façon répétée.
Face à cette menace d'un « devenir indigne » de nos sociétés, Cynthia Fleury pose les jalons d'une clinique de la dignité, pour établir un diagnostic philosophique et des solutions thérapeutiques au chevet des « vies indignes ». Convoquant aussi bien les écrits de James Baldwin, les théories du care ou les approches postcoloniales, cet essai invite à ne pas se résigner à l'inaction ou à la déploration. Il appelle à refonder le concept de dignité à partir de ses marges.
Passée au crible de la psychanalyse, de la littérature et des sciences sociales, l'exigence de dignité retrouve toute son actualité, et sa radicalité. Cette réflexion signe ainsi l'ouverture d'un nouvel agir politique, entièrement dédié à la reconquête d'une dignité en action à l'âge de l'anthropocène.
Cet essai est discuté et prolongé par une contribution inédite de Claire Hédon, Défenseure des droits, et par les regards de Benoît Berthelier, Benjamin Lévy et Catherine Tourette-Turgis.
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Comment faire de notre passé une force d'avenir ?Enfance, éducation, souvenirs heureux ou traumatiques : notre passé ne passe pas. Il est toujours présent.
Il nous appartient alors d'établir une relation apaisée et féconde avec notre mémoire. Celle-ci n'est pas, comme on le pense souvent, un stock de données. Les neurosciences nous apprennent, au contraire, que la mémoire est dynamique, mouvante. Nos souvenirs ne sont pas figés, ils s'apparentent à une partition à interpréter.
Notre rapport au passé doit être repensé. En convoquant sciences cognitives, nouvelles thérapies, sagesses antiques et classiques de la philosophie, de la littérature ou du cinéma, Charles Pépin nous montre que nous pouvons entretenir un rapport libre, créatif, avec notre héritage.
Notre bonheur dépend de notre capacité à bien vivre avec notre passé. Cet essai lumineux nous donne les clés pour y parvenir.
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Nombre de femmes et d'hommes qui cherchent l'épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s'invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd'hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l'amour hétérosexuel, ce livre propose une série d'éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d'infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d'elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l'abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l'attitude que chacun est poussé à adopter à l'égard de l'amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu'être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l'espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
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La lecture pour le plaisir est un antidote majeur à l'émergence du « crétin digital ». Des centaines d'études montrent le bénéfice massif de cette pratique sur le langage, la culture générale, la créativité, l'attention, les capacités de rédaction, les facultés d'expression orale, la compréhension d'autrui et de soi-même, ou encore l'empathie, avec, in fine, un impact considérable sur la réussite scolaire et professionnelle. Aucun autre loisir n'offre un éventail de bienfaits aussi large. À travers la lecture, l'enfant nourrit les trois piliers fondamentaux de son humanité : aptitudes intellectuelles, compétences émotionnelles et habiletés sociales. La lecture est tout bonnement irremplaçable.
Michel Desmurget montre que nos enfants lisent de moins en moins, rejette l'idée qu'un écolier sait lire quand il sait déchiffrer et rappelle que lire c'est comprendre. Enfin, tout en reconnaissant l'importance de l'école, il souligne le rôle essentiel du milieu familial pour susciter puis entretenir le goût de la lecture chez l'enfant.
Ce premier ouvrage de synthèse grand public livre des informations capitales, pour les parents notamment, sans jamais les culpabiliser.
Passionnant et puissamment salutaire !Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l'Inserm. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont le best-seller La Fabrique du crétin digital (Seuil, 2019 ; Points, 2020).
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La rhétorique est partout. Dans les discours politiques comme dans les spots publicitaires. Dans les réunions professionnelles comme dans les dîners de famille. Dans les entretiens d'embauche comme dans les rendez-vous galants. Pas un jour ne passe sans que nous ayons à défendre une idée, un projet, un produit ; et à nous protéger contre d'éventuelles fourberies. Que cela nous plaise ou non, convaincre est un pouvoir. À nous d'apprendre à le maîtriser.
Et de savoir y résister.
Car la rhétorique n'est ni innée, ni inexplicable. Elle repose sur une technique, obéit à des règles, mobilise des procédés, des stratagèmes, des outils. Dans ce traité accessible et concret, ponctué d'exemples et de cas pratiques, Clément Viktorovitch nous en révèle tous les secrets. Au fil des pages, il nous montre comment produire et décrypter les discours, mener les débats et les discussions, déjouer les manipulations.
L'art de convaincre est un pouvoir trop grand pour ne pas être partagé !
Clément Viktorovitch est docteur en science politique. Il enseigne la rhétorique et la négociation à Sciences Po depuis plus de dix ans. Il a dispensé ses cours à l'ESSEC, l'ENA, l'École de Guerre, l'Université Paris 13. Pédagogue passionné, soucieux de vulgarisation, il s'est fait connaître par ses chroniques dans les médias, où il analyse sans complaisance les discours politiques.
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Geneviève Azam, Jérôme Baschet, Aurélien Berlan, Blue Monk, Christophe Bonneuil, Isabelle Cambourakis, Confédération paysanne, Alain Damasio, Des cantinières et cantiniers de l’Ouest, Philippe Descola, Virginie Despentes, Alix F., Malcom Ferdinand, David Gé Bartoli, Sophie Gosselin, Florence Habets, Lea Hobson, Celia Izoard, François Jarrige, Léna Lazare, Julien Le Guet, Cy Lecerf Maulpoix, Martine Luterre, Marcelle et Marcel, Virginie Maris, Tanguy Martin, Gaïa Marx, Baptiste Morizot, Naturalistes des Terres, Kassim Niamanouch, Lotta Nouqui, Alessandro Pignocchi, Geneviève Pruvost, Kristin Ross, Scientifiques en rébellion, Isabelle Stengers, Françoise Vergès, Eduardo Viveiros de Castro, Terra Zassoulitch et des dizaines d'organisations internationales.
On ne dissout pas un dérèglement planétaire. On n’efface pas par décret les constats scientifiques ni le refus d’un capitalisme radicalisé fonçant dans le mur. Loin des procès en « écoterrorisme », ce qui se joue autour des mouvements comme les Soulèvements de la Terren’est rien d’autre que la bataille de ce siècle.
Les droits d’auteur de ce livre sont versés aux Soulèvements de la Terre.
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« On dit que les territoires nous façonnent. J’avais dix ans quand j’ai compris que le dérèglement climatique menaçait mon univers entier, et toutes mes histoires de famille, dont les glaciers renferment le souvenir. » Camille Étienne a grandidans un espace en voie de disparition. Dans un de ces lieux où le danger estdéjà réel, concret.
Face à un effondrement d’une telle ampleur, il est aisé de sombrer dans laparalysie. Mais, nous dit-elle, « notre impuissance est une construction qui ne nous appartient pas », et qui sert ceux qui exercent et jouissent pleinement deleur pouvoir.
Dans cet essai, Camille Étienne identifie les mythes qui nous entravent : éco-anxiété, fracture générationnelle, déclic, fausses peurs. Les paniques morales n’ont qu’un dessein : nous distraire de la peur qui devrait nous habiter et pourrait nous pousser à désobéir, ralentir ou cesser de coopérer.
Camille Étienne défend une écologie libératrice, portée par une puissance collective et démocratique. L’inertie est une légende, et la potentialité d’un soulèvement en est la preuve.
Camille Étienne a 24 ans. Pour un soulèvement écologique est son premier livre.
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« Les questions économiques sont trop importantes pour être laissées à une petite classe de spécialistes et de dirigeants. La réappropriation citoyenne de ce savoir est une étape essentielle pour transformer les relations de pouvoir. »
T. P.
En présentant l'évolution en longue durée des inégalités entre classes sociales dans les sociétés humaines, Thomas Piketty propose une perspective nouvelle sur l'histoire de l'égalité. Il s'appuie sur une conviction forte forgée au fil de ses recherches : la marche vers l'égalité est un combat qui vient de loin, et qui ne demande qu'à se poursuivre au xxie siècle, pour peu que l'on s'y mette toutes et tous.
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« On est le 6 décembre 2018, il est midi. Trois semaines que le mouvement a démarré, avec l'impression, ici, que tout ne fait que commencer. »
Qu'avons-nous traversé ces huit dernières années ?
De la révolte des Gilets jaunes à la vie quotidienne en Ukraine sous les bombes, en passant par le grand confinement, la virée en Thaïlande de deux cousins de région parisienne ou la fin tragique d'un éleveur tué par des gendarmes, Florence Aubenas raconte notre époque, au plus près du réel.
Florence Aubenas est grand reporter au journal Le Monde. Elle a notamment publié Le Quai de Ouistreham et L'Inconnu de la poste, qui ont connu un immense succès critique et public.
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La soeur jumelle. Puis la mère. Puis la petite fille. Puis le fils adolescent, et enfin le père. Le 24 mars 2022 une famille française se jette du septième étage de son balcon, face au lac Léman, à Montreux, en Suisse.
"Suicide collectif", concluent presque aussitôt les enquêteurs, malgré la présence de deux enfants mineurs. Un an plus tard, le dossier est clos. Les autorités ont posé une chape sur le "mystère de Montreux", un peu comme soixante ans plus tôt un cercueil fut scellé sans autre forme de procès sur le corps du grand-père des jumelles, l'écrivain Mouloud Feraoun, assassiné par l'OAS aux derniers jours de la guerre d'Algérie.
Quel scénario s'est imposé à cette famille lorsque la police a frappé à sa porte ? D'où lui vient sa "grande méfiance à l'égard de l'État" ? Pourquoi faudrait-il laisser à cette tragédie sa "part de mystère", comme l'enjoint le commissaire qui commente l'affaire ? Peut-on relier des morts par-delà les pays et les sépultures ?
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La parution en France, en avant-première, de cet ouvrage est un événement mondial. Premier livre du jeune leader de la résistance afghane contre les talibans, il témoigne de son combat et de celui de son père assassiné contre le fanatisme. Le journaliste Olivier Weber qui l'a accompagné dans la rédaction est un des meilleurs connaisseurs de l'Afghanistan
À seulement 32 ans, Ahmad Massoud, le fils du rebelle assassiné, représente un véritable recours contre l'obscurantisme. Héritier des batailles menées par le célèbre Lion du Panchir, figure charismatique de la résistance afghane contre les Soviétiques assassinée le 9 septembre 2001, Ahmad a relevé le défi. Depuis la chute de Kaboul le 15 août dernier, il a lancé un front de la résistance afghane et plaide pour la lutte contre le fanatisme islamiste, dont les porte-étendards sont non seulement les talibans mais aussi les militants d'Al Qaïda et de l'État Islamique. Ce livre mêlera son portrait, des anecdotes, des révélations, sa vision pour son pays, ses batailles pour le respect des droits humains, son plaidoyer pour un islam de tolérance, loin des idéologies sectaires, ainsi que des faits inédits sur la vie de son père. Un livre essentiel et salutaire, une ode à la liberté.
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SEXE ET MENSONGES, c'est la parole, forte et sincère, d'une jeunesse marocaine bâillonnée dans un monde arabe où le sexe se consomme pourtant comme une marchandise. Les femmes que Leïla Slimani a rencontrées lui ont confié sans fard ni tabou leur vie sexuelle, entre soumission et transgression. Car au Maroc, la loi punit et proscrit toute forme de relations sexuelles hors mariage, tout comme l'homosexualité et la prostitution.
Dans cette société fondée sur l'hypocrisie, la jeune fille et la femme n'ont qu'une alternative : vierge ou épouse. SEXE ET MENSONGES est une confrontation essentielle avec les démons intimes du Maroc et un appel vibrant à la liberté universelle d'être, d'aimer et de désirer.
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" La révolution est terminée. " À la fin du siècle dernier, la formule a fait date. Mais rien n'était plus faux. Il suffit, pour s'en convaincre, de déplacer le regard hors des régions occidentales, à Tunis, Alger, Hong Kong ou Téhéran. Étendre dans l'espace mais aussi dans le temps, bien avant le XVIIIe siècle, l'enquête sur les révolutions, en montrer les dynamiques transnationales, les échos, les reprises, les " modèles " comme les singularités, telle est l'ambition de cette histoire globale.
Rédigés par des spécialistes du monde entier, ses chapitres explorent la richesse de l'histoire révolutionnaire, mettent en lumière des révolutions moins connues et arpentent des géographies inédites traversant tous les continents. La Révolution française, les révolutions atlantiques et le Printemps des peuples côtoient les révoltes anticoloniales indiennes, les mouvements populaires de Corée ou du Japon et les grands soulèvements latino-américains ; les Révolutions russe et chinoise ne font pas oublier les révolutions d'indépendance, notamment africaines, ni les rébellions multiples qui émaillent un monde en perpétuelle effervescence.
Affranchie de ses bornes classiques, l'archive révolutionnaire livre des interrogations neuves et des recherches fructueuses. Le rôle de la spiritualité et de la religion, des empires et des nationalismes, de l'économie et de l'État, de l'environnement et du climat, est ainsi exposé à des lumières plus vives, tout comme les protagonistes, notamment les femmes, la paysannerie, le monde ouvrier... Et dès lors, comment passe-t-on à l'acte ? Comment vivent, dans l'extraordinaire des jours de soulèvement, celles et ceux qui y participent ?
Au terme du parcours, les jugements péremptoires et polarisés sur les vertus et les vices de la révolution ressortent fragilisés ; le bilan des révolutions acquiert des contours plus nets - et leur avenir même peut être mieux apprécié.
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Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c'est l'ensemble de l'édifice politique et social qui menace de s'effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C'est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l'on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d'une ampleur et d'une profondeur inédites, ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l'histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu'aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. À l'encontre du récit hyperinégalitaire qui s'est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c'est le combat pour l'égalité et l'éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s'appuyant sur les leçons de l'histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d'imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l'égalité, de la propriété sociale, de l'éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.
Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et professeur à l'École d'économie de Paris, Thomas Piketty est l'auteur du Capital au XXIe siècle (2013), traduit en 40 langues et vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires, dont le présent livre est le prolongement.
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L'impact de Tristes Tropiques sur la pensée du vingtième siècle est immense. Traduit en 27 langues.L'impact de Tristes Tropiques sur la pensée du vingtième siècle est immense.
Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? Comment les aventures de l'explorateur et les recherches du savant s'intègrent-elles et forment-elles l'expérience propre à l'ethnologue ? C'est à ces questions que l'auteur, philosophe et moraliste autant qu'ethnographe, s'est efforcé de répondre en confrontant ses souvenirs parfois anciens, et se rapportant aussi bien à l'Asie qu'à l'Amérique.
Claude Lévi-Strauss souhaite ainsi renouer avec la tradition du voyage philosophique illustrée par la littérature depuis le XVIème siècle jusqu'au milieu du XIXème siècle, c'est à dire avant qu'une austérité scientifique mal comprise d'une part, le goût impudique du sensationnel de l'autre n'aient fait oublier qu'on court le monde, d'abord, à la recherche de soi.
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L’époque contemporaine a vu l'émergence de conflits planétaires. Des sociétés entières ont été bouleversées. À leur tête, des dirigeants capables de galvaniser les foules, qui détenaient un terrifiant éventail d’instruments de contrôle, de propagande et de mort.
Le nouveau livre de Ian Kershaw propose une analyse lucide et stimulante des conditions d’émergence de cette toute-puissance, en passant au crible les personnalités et les moyens d’action de ces autocrates, qu'ils agissent sur la scène mondiale (Lénine, Staline, Hitler, Mussolini) ou que leur rôle se cantonne à une échelle plus nationale (Tito, Franco). Qu'est-ce qui, chez ces individus, et à l'époque où ils vivaient, leur a permis d'exercer un pouvoir aussi illimité et meurtrier ? Et qu'est-ce qui a mis fin à cette ère de terreur ?
Rassemblant un groupe de figures contrastées, qui inclut aussi de grands dirigeants tels Churchill, de Gaulle, Adenauer, Gorbatchev, Thatcher et Kohl, Kershaw utilise sa connaissance unique du champ politique pour réfléchir à la manière dont des chefs politiques, en tout point différents, ont exercé le pouvoir et changé le monde.
Un ouvrage vif et passionnant par l’un des meilleurs analystes de l’histoire politique de du XXe siècle.
Ian Kershaw est l’auteur d’une monumentale biographie de Hitler (Flammarion, 2000 et 2001) et a publié au Seuil : Choix fatidiques. Dix décisions qui ont changé le monde (2009, « Points Histoire », 2012), La Fin, Allemagne 1944-1945 (2012, « Points Histoire », 2014), L’Europe en enfer, 1914-1949 (2016, « Points Histoire », 2018) et L’Âge global. L’Europe, de 1950 à nos jours (2020, « Points Histoire », 2021)
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Au cours d'une conversation très libre, Alessandro Pignocchi, auteur de BD écologiste, invite Philippe Descola, professeur au Collège de France, à refaire le monde.
Si l'on veut enrayer la catastrophe écologique en cours, il va falloir, nous dit-on, changer de fond en comble nos relations à la nature, aux milieux de vie ou encore aux vivants non-humains. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s'inscrire ? Et quels sont les leviers d'action pour la faire advenir ?
En puisant son inspiration dans les données anthropologiques, les luttes territoriales et les combats autochtones, ce livre esquisse la perspective d'une société hybride qui verrait s'articuler des structures étatiques et des territoires autonomes dans un foisonnement hétérogène de modes d'organisation sociale, de manières d'habiter et de cohabiter.
Des planches de BD, en contrepoint de ce dialogue vif, nous tendent un miroir drôlissime de notre société malade en convoquant un anthropologue jivaro, des mésanges punks ou des hommes politiques nomades et anthropophages en quête de métamorphoses.
Philippe Descola, Professeur émérite au Collège de France, médaille d'or du CNRS, est l'auteur notamment de Les Lances du crépuscule (Plon, 1993), Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005), La Composition des mondes (Flammarion, 2014) et Les Formes du visible (Seuil, 2021).
Alessandro Pignocchi, ancien chercheur en sciences cognitives et philosophie, s'est lancé dans la bande dessinée avec son blog Puntish. Ses romans graphiques sont inspirés des travaux de Philippe Descola : Anent. Nouvelles des Indiens Jivaros et les trois tomes du Petit traité d'écologie sauvage (Steinkis, 2016 et 2020).
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Nous manquons de professeurs. Il faut dire que de réformes bâclées en promesses non tenues, le métier n’a cessé d’être discrédité depuis des décennies. Face à des décisions politiques et des discours publics qui ont contribué à produire une pénurie aujourd’hui devenue structurelle, il est urgent de redonner sa pleine valeur à cette profession. Il convient également d'en rappeler le sens et la portée. Car, là, se joue rien de moins que la découverte par nos enfants de ce qui libère et ce qui unit. Et donc, l'avenir de notre démocratie.
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Réunissant plus de deux cent cinquante chercheuses et chercheurs issus du monde entier, ce livre nous invite à regarder la colonisation française en face, avec les yeux des colonisés et des colonisateurs. Les meilleurs spécialistes mettent à notre disposition une connaissance profondément renouvelée de la domination coloniale, de ses formes parfois surprenantes, de ses effets dévastateurs, de ses limites longtemps ignorées, ainsi que de ses rémanences actuelles.
Dans une époque tout entière dominée par les questionnements identitaires et les affrontements mémoriels, ce livre collectif restitue de manière lucide, accessible et passionnante, la grande diversité et la complexité des situations coloniales en Afrique, en Asie, en Océanie et dans les Amériques.
De la colonisation est née une histoire à la fois riche et violente, tissée d'innombrables échanges, qui fait de nous ce que nous sommes. Colonisés et colonisateurs ont été à la fois liés et transformés à jamais par cette expérience qui retrouve ici toute sa place - à bien des égards centrale - dans l'histoire de France.
Pour déjouer les évidences et répondre aux interrogations contemporaines, cet ouvrage part du présent et remonte le fil du temps jusqu'aux sources méconnues du passé dit « précolonial ». En inscrivant le fait colonial français dans le temps long - du XXIe au XVe siècle - des relations entre la France et le reste du monde, cette histoire globale en appréhende les continuités, les ruptures et les singularités. Ainsi peut-être comprendrons-nous mieux qui nous sommes.Direction : Pierre SingaravélouCoordination : Arthur Asseraf, Guillaume Blanc, Yala Kisukidi, Mélanie Lamotte___SOMMAIRE1. Partie 1 : Après les colonies (des années 60 à aujourd'hui)I. Traces de la colonisationII. Les mutations de l'ex-Empire (1960-1990)III. La puissance française en question (1990-2020)IV. L'histoire de la colonisation aujourd'huiV. Histoires du futur 2. Partie 2 : Vers les indépendances (1930-1962)I. Vivre et mourir sous l'empire (1930-1945)II. L'empire ambiguIII. Luttes, pratiques et cultures anticolonialesIV. Vers l'effondrement (1945-1962)V. Raconter la sortie du monde colonial3. Partie 3 : L'empire qui voulait être monde (1815-1930)I. Pourquoi cet empire ?II. Bâtir et détruireIII. Créer des différencesIV. Contester4. Partie 4 : Aux origines de l'empire (années 1500-1815)I. Les prémices de l'empireII. Gouverner l'empireIII. Les économies colonialesIV. L'esclavageV. AltéritésVI. L'explosion de l'empire5. Partie 5 : Les mondes d'avant, les sociétés à la veille de la colonisationI. MondialisationsII. EmpiresIII. Narrations
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Tous les fronts dans un seul livre.Cet ouvrage est né d'un constat paradoxal. Si nous croulons
a priori sous les livres portant sur la Seconde Guerre mondiale, il existe en réalité peu de grandes synthèses sur le sujet - et aucune de l'envergure de celle que propose Olivier Wieviorka.
Fruit de nombreuses années de travail, elle innove d'abord par son approche globale qui la distingue des classiques anglo-américains qui privilégient les seules opérations militaires. Bien entendu, l'historien aborde tous les fronts : l'Europe évidemment, mais aussi l'Asie-Pacifique (si souvent négligée, en particulier la Chine), l'Afrique du Nord ou encore le Moyen-Orient. Il s'intéresse également à l'ensemble des acteurs (Canadiens, Australiens, Indiens...) et couvre tous les domaines : stratégique, comme il se doit, mais aussi idéologique, économique, logistique, diplomatique... - sans oublier l'histoire sociale et mémorielle habituellement traitée en parent pauvre. Enfin, l'auteur renouvelle largement la matière, souvent un peu datée, en intégrant les recherches les plus récentes dans une démonstration aussi rigoureuse sur le fond que limpide dans la forme.
En découle un grand récit, bien écrit et formidablement incarné, qui montre à quel point ce conflit fut véritablement mondial et total. Un ouvrage qui s'attache de concert à raconter, comprendre et expliquer en faisant sienne l'exigence formulée par Albert Camus dans L'Homme révolté : " On estimera peut-être qu'une époque qui, en cinquante ans, déracine, asservit ou tue soixante-dix millions d'êtres humains doit seulement, et d'abord, être jugée. Encore faut-il que sa culpabilité soit comprise. "
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Dans son nouveau livre, Michel Onfray dénonce la marchandisation des corps et des esprits comme une nouvelle forme de totalitarisme.
L'auteur se fonde sur les prédictions de George Orwell et d'Aldous Huxley dans leurs deux livres les plus célèbres,
1984 et
Le Meilleur des mondes, deux romans d'anticipation dont il démontre toute l'actualité à la lumière des dérives de nos sociétés contemporaines. À la multiplicité des anciennes civilisations qui ont jalonné l'histoire de l'humanité s'est substituée la volonté d'instaurer un modèle unique, monolithique : " Ce qui se prépare, écrit-il, n'est pas la bigarrure de civilisations chatoyantes, mais le bloc gris d'un monde totalisant donc totalitaire. L'horizon indépassable se trouve être désormais l'État total, le gouvernement planétaire, l'Empire universel. " Un monde dans lequel, ajoute l'auteur, " tout s'avérera marchandise, où tout se louera, se vendra, s'achètera, se jettera, les corps, les coeurs, les âmes, les chairs, les comportements, les désirs, les plaisirs, les addictions, les volontés. Le transhumanisme travaille à ce projet sur la côte ouest des États-Unis, et c'est dans ce lieu du monde que le monde deviendra un. Huxley et Orwell semblent en avoir donné la feuille de route ".
Michel Onfray dépasse la seule vision théorique de la nouvelle barbarie qui s'annonce en s'appuyant sur des exemples concrets et d'autant plus saisissants qu'ils sont délibérément ignorés par les médias comme un sujet tabou. Pour lui, " cet inhumanisme vétérinaire promu par le capitalisme ", notamment en matière d'eugénisme, est déjà à l'oeuvre. Le déroulé de cet ouvrage, dont le plan est ci-joint, est suffisamment détaillé pour illustrer ce que le philosophe présente comme les étapes différentes et simultanées de la fin de l'humanisme au profit d'une déconstruction de l'homme délibérée.
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Les histoires de ce livre ne sont pas des faits isolés. Repas insuffisants, équipes réduites, bébés maltraités et pression sur les salariés sont les premiers symptômes d’un système à la dérive. Le désengagement des pouvoirs publics, conjugué à la volonté de créer des places coûte que coûte, a ouvert la voie à de nouveaux acteurs privés en quête effrénée de profits.
Les crèches sont aujourd’hui une industrie qui pèse 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Adossés à des fonds d’investissement, des groupes privés se sont taillé des empires. Ils gèrent des milliers de berceaux et leurs fondateurs se sont hissés parmi les plus grandes fortunes de France.
Derrière les brochures aux couleurs pastel et les promesses de pédagogies innovantes ou de repas bio se découvrent pourtant une réalité où le bien-être des enfants n’est pas toujours la priorité. Les employées sont sommées de travailler à la chaîne, de minuter chaque changement de couche. Parfois peu formées et souvent sous-payées, elles font, comme les bébés, les frais de l’exigence de rentabilité, à coup d’heures sup’ pour combler les postes vacants si nécessaire. On optimise plutôt que d’accueillir.
Auxiliaires de puériculture, directrices de crèches, cadres de grands groupes, parents… Mathieu Périsse et Daphné Gastaldi ont recueilli des centaines de témoignages. Ils racontent un secteur bouleversé par vingt ans de marchandisation de la petite enfance. Et questionnent : les crèches sont-elles un business comme un autre ?
Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse sont journalistes d’investigation, au sein du collectif We Report.
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