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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Charles-Ferdinand Ramuz. "Il y a chez Ramuz du primitif, du témoin de l'Ancien Testament, de l'inspiré naïf et à la fois très affiné par une longue culture du poétique et du mystique. Comme si "La Grande Peur dans la montagne" trouvait sa force tout ensemble dans l'effroi viscéral de l'être nu, brut, sans défense, et dans l'intuition élaborée et savante de l'angoisse spirituelle et des ressources hallucinatoires de la crainte. Avec cette façon si étrange de mêler la nature et le surnaturel, le là et l'au-delà, pour revenir à la définition de Roger Caillois. L'arme affûtée de l'art fantastique. Une rhétorique peu évidente, logiquement mal définissable et pourtant visible, audible, touchable, parce que ce sont premièrement les sens qu'elle atteint, et qu'elle entretient ensuite dans un état d'alerte obsédant et incantatoire. Car l'incantation porte la peur, de part en part du roman, et c'est sur le rythme de la répétition que se déroule cette épopée triste, comme une chronique lamentable de l'échec, de la désillusion et de la mort. Puisque telle est l'issue de "La Grande Peur", et avec elle la liste des morts qui clôt le roman de sa sobriété poignante, le romancier prophète nous réservant, en classique, la morale explicite pour la fin, quand tout a basculé dans la défaite: "... c'est que la montagne a ses idées à elle, c'est que la montagne a ses volontés." De sorte que l'énumération funèbre des disparus et cette sombre sentence ferment moins cette histoire qu'elles ne l'ouvrent sur un avertissement lourd, et solennel, qui retentit en nous, une fois encore, comme une Parole revenue du fond des âges sacrés." - Jacques Chessex.
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Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) "Le président parlait toujours. La séance du conseil général, qui avait commencé à sept heures, durait encore à dix heures du soir.Le président disait : "C'est des histoires. On n'a jamais très bien su ce qui s'était passé là-haut, et il y a vingt ans de ça, et c'est vieux. Le plus clair de la chose à mon avis c'est que voilà vingt ans qu'on laisse perdre ainsi de la belle herbe, de quoi nourrir septante bêtes tout l'été ; alors, si vous pensez que la commune est assez riche pour se payer ce luxe, dites-le ; mais, moi, je ne le pense pas, et c'est moi qui suis responsable..." Notre président Maurice Prâlong, parce qu'il avait été nommé par les jeunes, et le parti des jeunes le soutenait ; mais il y avait le parti des vieux. "C'est justement, disait Munier, tu es trop jeune. Nous, au contraire, on se rappelle." Alors il a raconté une fois de plus ce qui s'était passé, il y a vingt ans, dans ce pâturage d'en haut, nommé Sasseneire et il disait : "On tient à notre herbe autant que vous, autant que vous on a souci des finances de la commune ; seulement l'argent compte-t-il encore, quand c'est notre vie qui est en jeu ?" Ce qui fit rire ; mais lui : "Que si, comme je dis, et je dis bien, et je redis... - Allons ! disait le président..." Les jeunes le soutenaient toujours, mais les vieux protestèrent encore ; et Munier :"Je dis la vie, la vie des bêtes, la vie des gens...- Allons, recommençait le président, c'est des histoires..." Pourquoi le pâturage de Sasseneire est abandonné depuis 20 ans ? Pourquoi une partie du village, notamment les anciens, refuse aujourd'hui le retour des troupeaux là-haut ? Le conseil vote...
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Le pâturage abandonné de Sasseneire est-il vraiment maudit comme le croient les anciens? Quelques bergers incrédules, pour s'en assurer, décident d'y conduire le troupeau. La montagne leur réserve sa terrible réponse. Dans ce roman qui tient de l'étude de moeurs et de l'épopée tragique, Ramuz, avec virtuosité, passe insensiblement du sourire à l'inquiétude, de l'ilnquiétude à l'horreur...
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Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) "Julien Damon rentrait de faucher. Il faisait une grande chaleur. Le ciel était comme de la tôle peinte, l'air ne bougeait pas. On voyait, l'un à côté de l'autre, les carrés blanchissants de l'avoine et les carrés blonds du froment ; plus loin, les vergers entouraient le village avec ses toits rouges et ses toits bruns ; et puis des bourdons passaient. Il était midi. C'est l'heure où les petites grenouilles souffrent au creux des mottes, à cause du soleil qui a bu la rosée, et leur gorge lisse saute vite. Il y a sur les talus une odeur de corne brûlée. Lorsque Julien passait près des buissons, les moineaux s'envolaient de dedans tous ensemble, comme une pierre qui éclate. Il allait tranquillement, ayant chaud, et aussi parce que son humeur était de ne pas se presser. Il fumait un bout de cigare et laissait sa tête pendre entre ses épaules carrées. Parfois, il s'arrêtait sous un arbre ; alors l'ombre entrait par sa chemise ouverte ; puis, relevant son chapeau, il s'essuyait le front avec son bras ; et, quand il ressortait au soleil, sa faux brillait tout à coup comme une flamme. Il reprenait son pas égal. Il ne regardait pas autour de lui, connaissant toute chose et jusqu'aux pierres du chemin dans cette campagne où rien ne change, sinon les saisons qui s'y marquent par les foins qui mûrissent ou les feuilles qui tombent. Et il songeait seulement que le dîner devait être prêt et qu'il avait faim. Mais, comme il arrivait à la route, il s'arrêta tout à coup, mettant la main sur ses yeux. C'était une femme qui venait. Elle semblait avoir une robe en poussière rose. Il se dit : « Est-ce que ça serait Aline ?... » Et, lorsqu'elle fut plus près, il vit que c'était bien elle. Alors il sentit un petit coup au coeur. Elle marchait vite, ils se furent bientôt rejoints." Aline, de condition modeste, est amoureux de Julien, fils d'un riche paysan. Pour elle, c'est la passion mais Julien est-il vraiment amoureux ? 1er roman de Charles-Ferdinand Ramuz. Court roman.
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Une jeune paysanne est attirée par Julien Damon, le coq du village. Son amour grandit, mais il s'éteint vite chez Julien. Aline (1905) est un chef-d'oeuvre de jeunesse, une "symphonie pastorale" où Ramuz décrit avec subtilité la passion et le revirement des coeurs.
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Antoine est-il bien mort le jour où la montagne s'est mise en colère et a détruit le pâturage de Derborence? Un jour Thérèse, sa femme, croit reconnaître sa voix et sa silhouette. Derborence (1934) ou l'histoire d'un jeune homme qui doit convaincre qu'il n'est pas un spectre.
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Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) "Il tenait de la main droite une espèce de long bâton noirci du bout qu'il enfonçait par moment dans le feu ; l'autre main reposait sur sa cuisse gauche. C'était le vingt-deux juin, vers les neuf heures du soir. Il faisait monter du feu avec son bâton des étincelles ; elles restaient accrochées au mur couvert de suie où elles brillaient comme des étoiles dans un ciel noir. On le voyait mieux alors, un instant, Séraphin, pendant qu'il faisait tenir son tisonnier tranquille ; on voyait mieux également, en face de lui, un autre homme qui était beaucoup plus jeune, et lui aussi était accoudé des deux bras sur ses genoux remontés, la tête en avant. - Eh bien, disait Séraphin, c'est-à-dire le plus vieux, je vois ça... Tu t'ennuies. Il regardait Antoine, puis s'est mis à sourire dans sa barbiche blanche : - Il n'y a pourtant pas si longtemps qu'on est montés. Ils étaient montés vers le quinze juin avec ceux d'Aïre, et une ou deux familles d'un village voisin qui s'appelle Premier : ça ne faisait pas beaucoup de jours, en effet. Séraphin s'était remis à tisonner les braises où il avait jeté une ou deux branches de sapin ; et les branches de sapin prirent feu, si bien qu'on voyait parfaitement les deux hommes, assis en face l'un de l'autre, de chaque côté du foyer, chacun sur le bout de son banc : l'un déjà âgé, sec, assez grand, avec de petits yeux clairs enfoncés dans des orbites sans sourcils, sous un vieux chapeau de feutre ; l'autre beaucoup plus jeune, ayant de vingt à vingt-cinq ans, et qui avait une chemise blanche, une veste brune, une petite moustache noire, les cheveux noirs et taillés court." Séraphin et Antoine sont montés aux alpages mais Antoine, fraîchement marié, s'ennuie déjà de sa femme. Un gigantesque éboulement survient : il n'y a aucun survivant...
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Charles-Ferdinand Ramuz. Dans le canton de Vaud, une montagne s'éboule, ensevelissant une vingtaine de bergers. Tout le village - ce choeur angoissé de vieillards, de femmes et d'enfants que suscite depuis Eschyle toute catastrophe de ce genre - commente la nouvelle. Après un long mois d'attente, un des bergers disparus réapparaît. Est-ce un miracle, un mirage ? Le survivant leur conte son odyssée souterraine. Moins pour les éclairer que pour briser le sortilège dont son propre coeur est la proie. Puis il finit par retourner sur ses pas pour rejoindre ses compagnons dans ce mystérieux domaine qui leur sert de tombeau. C'est dans "Derborence" plus qu'en toute autre de ses oeuvres que Ramuz se fait le chantre des hommes et de leur accord profond, de tout ce qui en eux s'obstine à ne pas mourir. C'est dans l'évocation des sentiments les plus humbles qu'il atteint à la grandeur.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Tous les héros de Cendrars se ressemblent. Nés impatients, ils sont définitivement réfractaires à toute appartenance. La vie pour eux n'est qu'un grand jeu où ils misent tout sur un appel de l'ailleurs. Toujours prêts à troquer leur identité, ne désirant rien tant que se refaire, ils partent à la conquête du monde et ils tentent de réaliser sur le vif les rêves de l'enfant inconsolable qu'ils ne cesseront jamais d'être. Au sommet de leur entreprise, ils sont foudroyés par un choc en retour où une adversité aux multiples visages se mêle à la découverte vertigineuse de l'irréalité de toutes choses. Mais ce qui les foudroie ne les abat pas : leur mort au monde est initiatique. À ces hommes d'action, elle ouvre les voies de la contemplation.
25 prêts - 3650 jours
Obsédé par l'histoire de Johann-August Suter, par ce formidable récit d'aventure, ce destin si extraordinaire que celui du général suisse en exil qui se vit ruiné par l'or, Cendrars mûrit cette oeuvre depuis des années. Rédigé en 1925 et publié la même année, ce récit ne conte pas uniquement l'incroyable biographie de Suter, le premier milliardaire américain, c'est un fascinant tableau des Etats-Unis à une fabuleuse époque de leur histoire qui est livrée au lecteur, grâce à une prose franche et vive. Précurseur du vers libre, ami des peintres et de la bohème de Montmartre, le poète et bourlingueur Cendrars acquiert enfin une renommée avec L'Or en 1925.
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L'Ouest.
Mot mystérieux.
Qu'est-ce que l'Ouest ? [...]
Il y a des récits d'Indiens qui parlent d'un pays enchanté, de villes d'or, de femmes qui n'ont qu'un sein. Même les trappeurs qui descendent du nord avec leur chargement de fourrures ont entendu parler sous leur haute latitude de ces pays merveilleux de l'ouest où, disent-ils, les fruits sont d'or et d'argent.
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"Notre arrivée au Nain Jaune fit sensation. C'est ainsi que l'automne précédent j'avais vu entrer À la Rose, à Biarritz, le prince de Galles incognito entre deux belles filles qu'on lui avait jetées dans les bras et une bande de jeunes fous en délire. Mais le Nain Jaune était une maison sérieuse. C'était un tripot doublé d'une fumerie clandestine et l'on ne plaisante pas avec la drogue. Immédiatement on nous conduisit au petit bar privé, où d'autres gentlemen, tout aussi élégants et réservés que Félix et que Victor, les confrères avec qui ils avaient affaire, nous reçurent sans marquer aucune espèce d'étonnement. Il y a avait une femme parmi eux, la patronne du Nain Jaune, une grande latte astiquée, lustrée, calamistrée, avec des dents de jument et des yeux glauques."
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À quoi tient, dans L'Homme foudroyé, cet air de fête, cette jubilation de l'écriture dont rendent mal compte un titre aux couleurs tragiques et tant d'épisodes marqués par la guerre, l'échec ou la mort ? Qu'est-ce qui pousse Blaise Cendrars à écrire à son ami Jacques-Henry Lévesque que c'est là ce qu'il a fait de meilleur à ce jour, et à Raymone, sa compagne, que c'est «le meilleur livre du monde» ? C'est dans le traitement du temps qu'il faut sans doute chercher les éléments d'une réponse. Le désordre savamment rhapsodique de ce livre à la composition fascinante répond à une ambition de démiurge : créer en secret l'écriture de l'éternel retour. Pour retrouver le temps perdu, Cendrars invente la prochronie.
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La main coupée est un monument aux morts de la Grande Guerre, comme ceux sur lesquels on a inscrit, année par année, les noms des disparus, morts identifiés mais morts obscurs, sans gloire. Blaise Cendrars a prélevé dans sa mémoire les bribes de la vie et de la mort de ses compagnons de combat, des hommes ordinaires, tragiques ou cocasses, échappant à toute vision héroïque ou édifiante. Lorsqu'elle paraît en 1946, La main coupée est plus qu'un témoignage retardé, c'est une réparation. Réparation parce qu'elle est un mémorial contre l'oubli, réparation aussi pour son auteur qui, dans cet ouvrage tardif, s'autorise enfin, librement, à parler longuement de la guerre, de sa guerre, comme il ne l'avait jamais fait, comme personne ne l'avait jamais fait.
Jacques Bonnaffé s'approprie les mots de Blaise Cendrars pour restituer à ce récit sur la guerre de 14/18 toute sa force et sa vigueur. Une lecture poignante et bouleversante au service d'un texte incontournable sur la Grande Guerre.
15 prêts - 3650 jours
"Rij était une pouffiasse, une femme-tonneau qui devait peser dans les 110, les 120 kilos. Je n'ai jamais vu un tel monument de chairs croulantes, débordantes. Elle passait sa journée et sa nuitée dans un fauteuil capitonné, fabriqué spécialement pour elle et qu'elle ne cessait d'ornementer, d'enrubanner, lui tressant des faveurs, des noeuds, des lacets d'or et d'argent..."
Bourlinguer. Si Blaise Cendrars n'a pas inventé ce terme de marine, il lui a donné ses lettres de noblesse. Onze chapitres aux noms de ports pour chanter le départ et l'ouverture aux autres, de l'enfance napolitaine aux quais de la Seine. Onze chapitres pour tresser récits, aventures et lectures, de la mort tragique d'Elena à une rixe inoubliable, en passant par le bombardement de Hambourg et les tribulations d'une caravane dans les Andes.
25 prêts - 3650 jours
Bourlinguer : mot inventé par Blaise Cendrars en 1948. Et si les dictionnaires n'en conviennent pas encore, tant pis pour la philologie ! Aussi sûrement que modernité attendait Baudelaire pour se déclarer au grand jour et entreprendre son étonnante carrière, bourlinguer est resté dans les limbes de la littérature jusqu'à Cendrars. Le poète a fait mieux que le forger : il l'a signé en publiant sous ce titre qui sonne comme une devise un de ses plus grands livres. Tout au long des années vingt et trente, le verbe apparaît déjà, ici ou là, au fil de ses textes, mais c'est dans le troisième volume des Mémoires que la rencontre cristallise. Avec l'évidence entraînante du mythe, il ira de soi désormais que Cendrars est le bourlingueur de la littérature française.Après L'Homme foudroyé (1945) et La Main coupée (1946), Cendrars poursuit l'entreprise de ses Mémoires tout en variant la formule : Bourlinguer, en 1948, recueille onze récits, chacun dédié à un port, où l'aventure initiatique et l'arpentage du monde conduisent à un éloge éclatant des magies de la lecture. C'est dans Vol à voile (1932) que s'élabore cette quête du temps perdu.
25 prêts - 3650 jours
«Après Bourlinguer, le voyage continue mais sur les voies du monde intérieur. C'était urgent.» Malgré cet avertissement de Cendrars, Le Lotissement du ciel déconcerta les lecteurs de 1949. Ouvert cinq ans plus tôt par L'Homme foudroyé, le cycle des Mémoires s'achevait sur le volume assurément le plus secret de la série. On se heurte partout à l'énigme dans un livre où tout s'envole dans une atmosphère de fin du monde, les saints comme les oiseaux, les aviateurs comme le Verbe créateur des mystiques ou des anciens Lémuriens. Si elle avait de quoi surprendre les amateurs d'aventure, cette rencontre improbable d'un saint volant et d'un fazendeiro fou d'amour confirme que la bourlingue chez Cendrars n'est qu'une des formes de la contemplation.
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Essai pour un paradis (1933) et Pour un moissonneur (1941) constituent deux jalons majeurs dans l'oeuvre du poète Gustave Roud (1897-1976). Ils sont réunis ici pour la première fois et ponctués de photographies de l'auteur. Dédiant l'un et l'autre recueil à un ami paysan, le narrateur dit autant l'amour qui le porte vers lui que la distance qui l'en sépare, avant le retour inexorable a la solitude : pour le poète, l'approche du paradis est une quête qu'il doit sans cesse recommencer.
Poète, Gustave Roud (1897-1976) est l'auteur d'une oeuvre rare. Les trois volumes d'Écrits, publiés par Philippe Jaccottet en 1978, qui rassemblent l'ensemble de son oeuvre poétique, sont de plus en plus lus. Ses textes poétiques répondent à des préoccupations contemporaines via une écriture d'une grande pureté classique : L'imaginaire roudien séduit les amateurs de poésie mais intéresse aussi les champs suivants : écocritique, géographie littéraire, études sur le paysage, ou encore queer studies.
30 prêts - 1825 jours
Essai pour un paradis (1933) et Pour un moissonneur (1941) constituent deux jalons majeurs dans l'oeuvre du poète Gustave Roud (1897-1976). Ils sont réunis ici pour la première fois et ponctués de photographies de l'auteur. Dédiant l'un et l'autre recueil à un ami paysan, le narrateur dit autant l'amour qui le porte vers lui que la distance qui l'en sépare, avant le retour inexorable a la solitude : pour le poète, l'approche du paradis est une quête qu'il doit sans cesse recommencer.
Poète, Gustave Roud (1897-1976) est l'auteur d'une oeuvre rare. Les trois volumes d'Écrits, publiés par Philippe Jaccottet en 1978, qui rassemblent l'ensemble de son oeuvre poétique, sont de plus en plus lus. Ses textes poétiques répondent à des préoccupations contemporaines via une écriture d'une grande pureté classique : L'imaginaire roudien séduit les amateurs de poésie mais intéresse aussi les champs suivants : écocritique, géographie littéraire, études sur le paysage, ou encore queer studies.
30 prêts - 1825 jours
Corinna Bille et Maurice Chappaz, amoureux, écrivains, puis parents de trois enfants, ont fait le choix de vivre à « bonne distance ». Cet éloignement rapproché, nourri d'une complicité artistique constante, a permis ce joyau de correspondance. Depuis leur rencontre passionnée en 1942 jusqu'au décès de Corinna Bille en 1979, ils n'ont cessé de s'écrire.Comment s'inscrire socialement sans sacrifier l'écriture ? Cette question lancinante s'ajoute à celles posées sur les textes qu'ils écrivent et qu'ils lisent des autres. Jours fastes est ainsi un document de premier plan pour mieux comprendre la vie culturelle et littéraire du Valais et de la Suisse romande, en lien constant avec les lettres françaises. Le lecteur mesure aussi la puissance de cette relation dans la durée : même si les problèmes du quotidien, le poids de la vie matérielle et les risques de rupture sont abordés sans détour, ce qui frappe c'est la force de l'attachement. L'amour ne se dit jamais ici de manière convenue. Corinna Bille (1912-1979), émule de Pierre Jean Jouve, fascinée par la galaxie surréaliste, publiée notamment par Gallimard, a reçu le Prix Goncourt de la nouvelle en 1975. Lauréat de la Bourse Goncourt de la poésie en 1997, son époux Maurice Chappaz (1916-2009), écrivain marcheur proche de Philippe Jaccottet, est une grande figure suisse du combat pour la défense de la nature.
30 prêts - 1825 jours
Corinna Bille et Maurice Chappaz, amoureux, écrivains, puis parents de trois enfants, ont fait le choix de vivre à « bonne distance ». Cet éloignement rapproché, nourri d'une complicité artistique constante, a permis ce joyau de correspondance. Depuis leur rencontre passionnée en 1942 jusqu'au décès de Corinna Bille en 1979, ils n'ont cessé de s'écrire.Comment s'inscrire socialement sans sacrifier l'écriture ? Cette question lancinante s'ajoute à celles posées sur les textes qu'ils écrivent et qu'ils lisent des autres. Jours fastes est ainsi un document de premier plan pour mieux comprendre la vie culturelle et littéraire du Valais et de la Suisse romande, en lien constant avec les lettres françaises. Le lecteur mesure aussi la puissance de cette relation dans la durée : même si les problèmes du quotidien, le poids de la vie matérielle et les risques de rupture sont abordés sans détour, ce qui frappe c'est la force de l'attachement. L'amour ne se dit jamais ici de manière convenue. Corinna Bille (1912-1979), émule de Pierre Jean Jouve, fascinée par la galaxie surréaliste, publiée notamment par Gallimard, a reçu le Prix Goncourt de la nouvelle en 1975. Lauréat de la Bourse Goncourt de la poésie en 1997, son époux Maurice Chappaz (1916-2009), écrivain marcheur proche de Philippe Jaccottet, est une grande figure suisse du combat pour la défense de la nature.
30 prêts - 1825 jours
À travers une histoire très concrète, très proche du quotidien, très charnelle, c'est un drame fondamental que traite Jacques Chessex : la mort du père. Mais son roman ne remue pas des idées ; on y sent au contraire passer toutes les rumeurs de la vraie vie.
Jean Calmet approche de la quarantaine. Il est professeur de latin au lycée de Lausanne. Nous le découvrons le jour des obsèques de son père, le Dr Calmet, au crématoire de la ville, par un matin de soleil sur le lac. Va-t-il être, par cette mort, libéré ? L'ombre du disparu va-t-elle au contraire le poursuivre, finissant par pénétrer chaque circonstance de chaque jour du froid et du vertige de la destruction ?
Le Dr Calmet était un " personnage " : tyran familial, force de la nature, porté sur le vin blanc de Lavaux et les servantes d'auberge, troussant à l'occasion la gamine de 20 ans que son fils, adolescent, poursuivait gauchement de sa tendresse et de son désir sans oser la traiter comme elle l'attendait : en fille. Partout, toujours, Jean Calmet a cru sentir l'oeil de son père qui le guettait, son énorme appétit de vie qui rendait dérisoires les scrupules et les inappétences de son fils. Et voilà que, le père mort, son pouvoir mystérieusement s'amplifie, s'aggrave, se fait obsédant. Réduit en cendres, et ses cendres enfermées dans une urne de marbre, le père est toujours là, omniprésent, prêt à continuer de dévorer ses survivants comme il a toujours dévorés ses compagnons de vie. Et ce n'est pas, dans ce combat inégal, la vie qui triomphera...
La force du roman de Jacques Chessex est d'envelopper son histoire d'un réseau de faits vrais, de paysages, d'impressions fugitives ou cruelles. Les amours de Jean Calmet avec une étudiante des Beaux-Arts, la maladie et la mort d'une de ses élèves et la dernière promenade que font avec elle ses camarades de classe, la rencontre, un soir, au bord du chemin, d'un hérisson qui se hâte vers une haie : autant de pages riches, bouleversantes, qui donnent tous les chauds parfums de la vie à ce roman-méditation sur la mort.
30 prêts - 60 mois
Néà Payerne, gros bourg vaudois, Jacques Chessex avait huit ans quand les faits relatés dans ce livre ont eu lieu. Les faits ? Nous sommes en 1942, l'Europe est à feu et à sang, la Suisse quoique neutre et sanctuarisée, est travaillée de sombres influences. A Payerne, rurale, cossue, ville de charcutiers « confite dans la vanité et le saindoux », le chômage aiguise les rancoeurs et la haine ancestrale du Juif. Autour d'un « gauleiter » local, la garagiste Fernand Ischi, sorti d'une opérette rhénane, et d'un pasteur sans paroisse, proche de la légation nazie à Berne, le pasteur Lugrin, s'organise un complot de revanchards au front bas, d'oisifs que fascine la virilité germanique. Ils veulent du sang, du sang juif de préférence, et une victime expiatoire. Ce sera Arthur Bloch, marchand de bestiaux, homme pieux et père de famille, qui visite la foire au bétail de Payerne le 16 avril 1942. A deux pas de l'abbatiale, dans l'ombre odorante d'une étable, Rue-à-Thomas, il tombe dans le piège. On l'assomme, on l'achève et on le découpe en morceaux, dans une scène d'anthologie décrite par Chessex. Bien sûr, les coupables, dont un semi-débile apprenti-tueur, seront vite retrouvés. Mais le crime, dans toute sa sombre gloire, son dégoûtant théâtre, aura délivré les uns et les autres, qui ne plaignent pas la mort du Juif pour l'exemple. A la suite du Vampire de Ropraz, c'est un autre chef-d'oeuvre, le mot n'est pas trop fort, d'exactitude et de description, d'atmosphère et de secret, que Jacques Chessex nous donne. Il a huit ans pour toujours, il cauchemarde, les assassins sont dans la ville. Tout est Golgotha.
30 prêts - 60 mois