Mars 1945, les premiers déportés français reviennent des camps de concentration. Simone Veil, Germaine Tillion, Pierre Daix, Claude Bourdet et Guy Ducoloné racontent la fin des camps et leur retour dans une France qui ne sait rien de l'horreur qu'ils ont vécu.
A la fin de l'année 1944, à l'exception de quelques poches allemandes, la France est presque entièrement libérée mais il reste encore deux millions de Français en Allemagne dont 200.000 déportés politiques ou raciaux dont le rapatriement ne peut intervenir qu'après la défaite du Reich. Dès 1943, Henri Fresnay, ministre des prisonniers, déportés et réfugiés s'était vu confier la mission d'assurer leur retour. A cette époque, il ne sait encore rien du sort des déportés ni même du lieu où ils se trouvent. Il faut attendre le printemps 1945 pour que les troupes alliées découvrent avec horreur l'univers concentrationnaire.
Deux mois avant la fin des hostilités, les premiers retours de déportés sont le fruit de négociations serrées et discrètes entre Himmler et Henry Fresnay. A jamais marqués par une expérience incommunicable, les déportés retrouvent un pays affaibli par l'occupation, et dans lequel ils ont du mal à se réinsérer. Ils ont le sentiment de rester encore des exclus malgré le dévouement de ceux qui les accueillent.
En 1988, Patrice Gélinet, interviewe Germaine Tillion, Simone Veil, Henry Fresnay... dans le cadre de son émission diffusée sur France Culture "L'Histoire en direct". Témoignages bouleversants, récits terribles de suppliciés qui ont connu l'innommable, ce livre raconte la fin des camps et le retour des prisonniers par la bouche de ceux qui l'ont vécu.